Le spécifique Mistassini provient du cri mista assini ou du montagnais mishta ashini, et signifie grosse roche ; il s'inspire en fait d'un bloc erratique d'origine glaciaire, d'environ 3 m de hauteur, situé près de la décharge du lac Mistassini. Cette région devient très vite une étape importante pour tout voyageur
partant du
Saguenay en direction nord. Un poste de traite y est établi dès 1672,
assurant ainsi la protection des Amérindiens alliés des Français contre les
incursions des Iroquois.
Jusqu'à l'aménagement du réservoir de Caniapiscau, ce lac, situé à plus de 70 km au nord de
Chibougamau, constituait la plus vaste étendue d'eau douce du Québec.
Source principale de la rivière Rupert, dans le Nord-du-Québec, sa superficie est de 2 336 km². Profond de plus de 180 m, le lac Mistassini est long de 161 km et large de 19 km.
De nombreux cours d'eau l'alimentent, dont les rivières Takwa, Wabissinane, Chalifour et Pépeshquasati, de même que la Témiscamie via le lac Albanel. Champlain en connaissait l'existence dès 1603. Dans les Relations des Jésuites, en 1643, il est fait mention, parmi les « petites nations du Nord », d'un peuple autochtone vivant dans les environs du lac Mistassini, les Mistasiniouek.
En 1663, Guillaume Couture et deux autres Français, guidés par des Amérindiens, atteignent les rives du lac. L'année suivante, sur une carte du père Ducreux, ce plan d'eau est désigné sous le nom d'Outakgami. Charles Albanel et ses compagnons le traversent lors d'une expédition allant du
lac Saint-Jean à la
baie James ; le 18 juin 1672, le père jésuite écrit dans sa Relation : « [...] nous entrasmes dans ce grand Lac des Mistassirinins [...] ; ce Lac tire son nom des rochers dont il est remply, qui sont d'une prodigieuse grosseur ». Sur les cartes de Jolliet (1684), Jaillot (1685) et Franquelin (1688), le lac est identifié sous la forme Timagaming.
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En 1703, le cartographe Guillaume Delisle utilise la même dénomination, parallèlement à l'appellation Mistasin. Le père Laure (1731) et Bellin (1744) indiquent, sur leurs cartes, le nom Lac des Mistassins. En 1764, ce dernier cartographe ajoute un adjectif au toponyme, qui devient alors le lac des Grands Mistassins. Les variantes graphiques de cette désignation amérindienne sont nombreuses : Mistacinnee, Mistacsinney, Mistasinne, Mistasinia, etc. En 1808, James McKenzie, de la Compagnie du Nord-Ouest, consigne dans ses écrits le nom Lake Mistassini, attestant ainsi de l'emploi du spécifique sous sa forme actuelle.
Baie-James (Municipalité), 110 miles à 3000 pieds d'altitude, entre le 50° 25' 09.5 "N - 073° 52' 21.4 "O et le 51° 55' 10 "N -
074° 05' 18 "O, soit entre Mistissini
(Village cri) et l'île Le Veneur, dans le cours moyen de la
rivière
Eastmain. Hydravion nordique à neuf passagers de la compagnie Waasheshkun Airways Ltd,
pilote Philip Petawabano. Archipel
Kasapominskat, lac Mistassini, le
vendredi 22 juillet 2005, photos
aériennes Lac_Mistassini_014_800_200 - 012 - 021 - 027. |
L'utilisation de variantes persiste encore assez longtemps : ainsi, l'explorateur James Clouston inscrit dans son journal, en 1820, la graphie Mistassinnie, alors que le géologue Robert Bell mentionne en 1880 la dénomination Misstissinny. La forme Mistassini finit tout de même par s'imposer, comme en témoignent la carte de la province de Québec, dressée par Taché en 1880, et un rapport d'expédition présenté par Albert Peter Low et publié en 1885 ; Bell, dans son rapport annuel de 1900, adopte lui aussi la graphie actuelle.
50° 19' 53.4 "N - 073° 48' 22.0 "O,
Baie-James (Terres
réservées aux Cris), Mistissini,
lac Mistassini, beach,
départ pour la pêche, à 06;25, le mercredi 20 juillet 2005. Photo Mistissini_032_800_200. |
Mistassini désigne également plusieurs autres entités : ville, réserve de chasse et de pêche, rivières, lacs, pointes, rochers, île, havre. On a modifié récemment la graphie du nom de l'important village cri qui se trouve sur la rive sud du lac. Mistassini a ainsi été remplacé par
Mistissini.
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Texte extrait de :
Noms et lieux du Québec :
si chaque lieu m'était conté (Cédérom multimédia).
Commission de toponymie du Québec. Les Publications du Québec, Micro-Intel 1997. |
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