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Fleurs du champs  de Moïse Gagnon (série), collage de pétales de rose, de brindilles, de vesces jargeau, écrasés,  postée au frère Jérôme le 25 juillet 1991, carte de souhaits, papier byronic, 17.5 x 14.5 cm, numérisation 1991_07_25_carte_N_950.

Nichole Ouellette

présente

Correspondance - confidences

Allons zau bois
Amante du grand fleuve
C'est ennuyant - Le vide
Couleurs odeurs d'hiver
Coup d'épée dans l'eau
Cré folles ! en tout cas
Darling forever
Des mots et des hommes
De la soie, du cachemire
Dernier amant/amour
Harnacher la Batiscan
Je te le dis, j'te cré pas
L'aventure de la veillesse
L'eau à la bouche
La danse des 7 voiles
Les loups - Un champ de tir
Les vents dansent
Non à la désespérance
Pioché pinceau en main
Quels illuminés
Rentrer chez les soeurs !
Sèmes des carottes, j'te dis
Terrifiante inventerie
Ton talent insupportable
Tu me surprends encore
Tu veux faire du canot
vent qui vente vous même !

Art et artistes

Frère Jérôme

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Racines et sentiers
Correspondance - confidences Dernier amant, dernier amour

Dernier amant, dernier amour

Mon dernier amant, rencontré le 29 janvier 1986 dans un crusing-bar à la mode à Québec, le Bogarte. La journée où j'ai acheté mes belles bottes rouges pour jouer dans l'eau. Entre les courses et un spectacle de jazz, j'avais une heure à perdre. Décidée de suivre un régime pour maigrir, donc, eau Perrier, juchée sur un banc, en retrait, l'œil à la faune, vous avez dû vous rendre compte que j'observe tout, et tout le temps. Un monsieur vient s'asseoir près de moi, supposément parce qu'il avait mal aux pieds. Il engage la conversation, je lui demande :

- « es-tu libre ? »
- « oui »
- « alors, je veux bien te parler »

Château Frontenac

Nous sommes allés au Clarendon entendre le jazz. Nous étions électrisés, éblouis l'un de l'autre, les musiciens se sont mis à jouer pour nous. Quand j'ai frôlé son cou, de grands frissons l'on parcouru de la tête aux pieds. Nous avons passé la nuit au Château Frontenac, de gros morceaux de glace descendaient paresseusement le fleuve dans une lumière féerique, tout était féerique ! Le lendemain matin, alors que je me brossais les dents avec mes doigts, il me dit doucement qu'il n'était  pas tout à fait libre !

- « Oh la la, ça veut dire quoi ? »

Sa femme avait un amant depuis plus d'un an, ils faisaient chambre à part, etc.. J'ai pas le goût de m'encombrer de mensonges, d'attentes, de secrets, de mystères, je ne veux rien savoir des hommes mariés ou engagés.

Merde, merde de merde.

La magie

Trop tard, la magie était entre nous. Il m'a suivie à la maison, nous avons passé trois jours d'intimité intense.

Ensuite, il arrivait, une bouteille de Champagne (des bulles) à la main, nous allions la boire sur un des quais le long du fleuve, avec une jolie nappe et des beaux verres.

Nous disputions de chaudes batailles au "Buggles", faisions des mots croisés, déjeunions au restaurant, marchions dans les champs à la découverte des talles de fraisiers en fleur, nous promenions dans la campagne environnante en chantant de vieilles chansons d'amour, passions des heures au lit aussi. Il m'expliquait le sol, les glissements de terrain, mille choses de la terre qui m'intéressent au plus haut point. Natif d'un village voisin, c'est le nom de Saint Prosper qui l'a accroché. Ici, il retrouvait sa terre natale, l'air de son enfance, la parlure de ses origines.

Tout était bonheur

Au printemps, nous sommes allés quelques jours à Toronto où il donnait une conférence savante. Logés au Harbor Castle, en face des îles, nous mangions dans toutes sortes de restaurants, raffinés, très romantiques avec violons et Champagne, ou bouiboui du Chinatown. Pique-nique le long du chemin, auberge campagnarde, fromage et saucissons sur l'herbe, tout était bonheur. Homme ouvert, cultivé, ayant beaucoup voyager, d'un humour fin qui me faisait tordre de rire. J'étais conquise.

Temps de laver son linge

Au printemps, il a entrepris les procédures de divorce, mon prince charmant tournait au vinaigre, j'ai été incapable de refaire ce chemin, même avec lui. Il y a trop de crotte là-dedans, surtout les questions d'argent, le brassage de rancœurs, la haine, l'amertume, les vacheries, le climat de méfiance.

Je suis partie en Amérique du Sud pour lui laisser le temps de laver son linge. Il ne m'a pas pardonné, ma liberté je crois.

Émerveillés tous les deux

Ingénieur, il enseigne la mécanique des sols à l'université. Un scientifique, un chercheur, une vraie bol en son domaine. Il a travaillé comme consultant aux travaux de la Baie James et autres grands projets importants. Nous formions un couple extraordinaire, lui et moi, d'une grande rigueur intellectuelle, mais de façon tellement différente que nous en étions étonnés, ravis et émerveillés tous les deux. Voyez-vous le portrait.

À coups de chagrins

Les liens se sont effilochés, à coup de chagrins. Lui savait que jamais il ne m'amènerait dans sa vie. Il s'est mis à dire que si un tel amour était né, il en viendrait d'autres assurément. Je disais, ce que nous vivons est unique, précieux et rare. Il avait peut-être raison, pour lui.

Étoiles filantes

Depuis, il y a eu quelques pâles étoiles filantes, rien de viable.

Vous vouliez que je vous parle de mon dernier amant, c'est de mon dernier amour dont il est question.

Si je passais trois jours à peaufiner cette histoire de cœur, elle serait encore en-dessous de sa beauté et loin de la nostalgie qui me prend au ventre quand je la brasse.

J'ai vu la première grive de la saison, entendu le pluvier kildir, le voisin a rencontré les outardes. Tout vient plus tard au nord, mais vient tout de même.

Les corneilles font un tapage extravagant pour leur grosseur.

le jeudi 4 avril 1991
Réponse du frère Jérôme

Quand vous serez ailleurs

... la neige enrobe le tas de bois, les angles aigus,
nivelle le pré

moins matinal, le jour se lève alanguit dans les roses,
les bleus poudrés

je file le parfait bonheur avec mon feu

quand vous serez
ailleurs
et autrement
si vous avez quelques pouvoirs
je vous prie
portez souvenance de nos étreintes
aux reins de cet homme qui me hante

ravivez son désir de nos chairs émues
sa curiosité de mon âme
remettez l'amour en son cœur
qu'il revienne
que nous fassions route
ensemble

lettre adressée au frère Jérôme
le samedi 11 janvier 1992


Lettre adressée au frère Jérôme le samedi 11 janvier 1992 (extrait), numérisation 1992_01_12_priere_N_800.


Terre d'automne (série), carte de souhaits, papier byronic, 17.5 x 14.5 cm,  collage papier de riz, papiers déchirés, aquarelle, postée au frère Jérôme le 31 décembre 19991, numérisation 1991_12_31_carte_terre_automne_800.

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le mardi 26 août 1997
le lundi 17 mai 1999 - le samedi 2 septembre 2000
le samedi 18 décembre 2010 - le samedi 23 novembre 2013
constante mouvance de mes paysages intérieurs

 
mémoires enracinées dans le Québec du XIXe siècle, ramifiées dans le XXIe
 
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recensement
des richesses végétales naturelles
VALLÉE DU FLEUVE SAINT-LAURENT